La motivation est un processus psychophysiologique
C'est un processus qui dépend des activités du système nerveux et des activités cognitives (qui concernent les moyens et mécanisme d'acquisition de connaissances). Du point de vue psychologique, la motivation correspond aux forces qui entraînent des comportements orientés vers un objectif à finaliser.
Ce sont des forces qui permettent de maintenir des comportements jusqu'à ce que l'objectif soit atteint. En ce sens, la motivation procure l'énergie nécessaire à une personne pour agir sur son milieu. Nous pouvons donc considérer la motivation comme "une énergie vitale", l'armature assurant la cohésion de l'édifice mental. Tant que cette armature tient bon, il ne peut y avoir de graves manques d'équilibres.
La motivation peut être considérée comme un effort constant que l'individu fait dans la recherche et l'instauration de certaines formes relations avec certains éléments de son environnement matériel et/ou social. Nous pouvons donc comprendre ce que peut provoquer la résistance de certains éléments de l'environnement à ce système d'interactions.
La Démotivation implique la perte de "l'élan vital"
Elle se traduit par l'émoussement des plaisirs, notamment les contacts avec autrui. Les symptômes de la démotivation peuvent être de type fonctionnel ou psychosomatique (prise en compte des mécanismes émotionnels et physiologiques). Ce sont les troubles des diverses fonctions qui entraînent des anomalies des activités volontaires. Pour comprendre les défaillances de la motivation, il faut appréhender les manifestations du trouble psychologique.
Lorsque le trouble est léger, il est perçu sous la forme d'un trouble menaçant la personnalité et la volonté, d'où l'anxiété prédominante et les réactions mélancoliques.
Lorsque le trouble est aigu, la volonté s'inhibe totalement et l'initiative motrice est gênée et le sujet démotivé a alors l'impression d'une force cherchant à dominer sa volonté, d'où ses réactions délirantes, prenant la forme, soit de délire de persécution, soit de délire d'influence dans lequel le sujet démotivé fait intervenir le magnétisme, la suggestion etc..
lorsque le trouble est chronique, on arrive au stade de l'automatisme (psychiatrie médicale: les maladies de la volonté).
Les symptômes associés à la démotivation sont: l'angoisse, la déprime, la fatigue, la colère, la léthargie (sommeil pathologique profond avec relâchement musculaire total et un affaiblissement des fonctions végétatives), l'hostilité et la déloyauté envers l'organisation et ses dirigeants, la baisse de rendement, la résistance au changement et l'intention de quitter son emploi.
En ce qui concerne l'affect: le sentiment de culpabilité est accompagné d'une nette impression de ne pas être à la hauteur, d'une baisse d'estime de soi, d'un découragement, d'une démobilisation, d'une démoralisation et d'un sentiment de désorientation.
Les troubles de la démotivation sont assimilables aux troubles de l'épuisement psychologique au travail: pathologie consistant en des troubles de la pensée, troubles du jugement, régression à des formes de raisonnements infantiles, troubles de la mémoire et désorientation temporo-spatiale. La particularité de ces troubles est d'affecter la cognition (processus d'acquisistion des connaissances) dans un secteur relié aux activités professionnelles, compatibles pendant longtemps avec une bonne adaptation à la vie ordinaire en dehors du travail. Leur étiologie est complexe et a été analysée récemment (Molinier, Flottès, 1997; Bartoli et coll., 1999. Cité par Christophe Dejours (2000) Travail, Usure mentale. Nouvelle édition. Paris. Baillard.
Comment faire face à la démotivation
Il faut commencer par faire un diagnostic pour connaître le décalage entre les objectifs à atteindre (le travail prescrit) et les moyens (organisationnels et compétences) dont dispose le sujet au travail pour les atteindre; le décalage entre ce que nous voulons et ce que nous faisons pour donner du sens à notre vie.
Pour cibler le dysfonctionnement, il faut appréhender les facteurs inducteurs
Il s'agit d'avoir des connaissances de la personnalité antérieure, de l'humeur habituel (anxiété, dépression) et de l'histoire de vie familière et singulière du sujet. On peut à cet effet utiliser les grilles d'observation.
Le traitement consiste à agir sur les significations à travers une verbalisation
C'est une psychothérapie cognitive ou comportementale. Il faut agir sur la cognition, c'est-à-dire les systèmes de pensées. Tout revient à changer les significations des situations perçues et à orienter les conduites. Il faut avoir une explication et une compréhension de nos conduites. Il faut avoir accès à notre subjectivité (nos signification personnelles).
Le sens naît toujours d'un rapport à quelque chose. Notre rapport au réel de la situation de travail et à notre capacité métacognitive définissent le sens de notre réussite. C'est notre capacité d'auto régulation et d'auto connaissance (méta connaissance) la représentation que nous faisons de nous-même sur nous-même.
Le rôle de régulation
Il concerne l'usage pour prendre des décisions d'action et pour gérer notre propre état. Il s'agit d'une part du savoir sur le savoir: de l'étendu et de l'origine de nos connaissances sur l'objet de notre activité, des allocations de ressources mobilisées par soi pour être à l'aise, pour anticiper le coût cognitif et éviter le choix à chaud. D'autre part il s'agit du savoir sur soi: de ce que nous savons de nos performances "traitements cognitifs", nos forces, nos faiblesses, notre sensibilité à l'erreur, nos niveaux d'expertise dans différents domaines et de nos sentiment de progresser devant la résolution des problèmes de notre existence.
Les techniques classiques d'étude de la motivation
L'entretien en profondeur, les commentaires provoqués, l'interview de groupe, le brainstorming, les techniques projectives, l'analyse des contenus, la recherche des besoins à travers des grilles prédéterminées, la recherche des attitudes et des valeurs à travers des analyses de contenu qualitatives: la verbalisation. Il nous faut faire un diagnostic voire un auto diagnostic pour trouver ou essayer de trouver ce décalage qui existe. Une grille de ces questions peut nous aider à donner du sens et à nous mettre en face de notre motivation ou démotivation.